« Odisiaque » est un parfum unique et intriguant.
Un départ de bergamote ensoleillée aux notes fraiches et lumineuses associé à un géranium rosé aux légères facettes de citronnelle.
Une ouverture qui m’évoque la baie de genévrier.
Peut-être est-ce là une illusion olfactive ? La cascarille, ingrédient cardinal de la formule, poivré doux et aromatique, appartient à la même famille des ingrédients épicés.
J’en perçois probablement déjà les tonalités de feu sous la glace …
Et n’est-ce pas la magie de l’alchimie, que de faire apparaître ce qui n’est pas, après tout, en convoquant notre imaginaire et notre mémoire ?
Cette première impression de « shot » passé, la chaleur monte en puissance avec les coumarines, l’absolue de Liatrix (une odeur de foin fraichement coupé, de paille sèche et de tabac blond) et l’absolue de maté stimulant (lui aussi herbacé avec ses allures de foin et de thé).
Puis la fève de tonka vient arrondir le coeur avec des inflexions baumées, résineuses, sans que ne soit jamais délaissé la sensation notes de foin, de notes aromatiques et épicées.
Je perçois également un fond crémeux de muscs « blancs » qui assurent à cette ballade olfactive et lascive de se prolonger dans un nuage cotonneux et poudré.
Conçu comme un éveil langoureux, « Odisiaque » tient ses promesses, avec une grande versatilité, qui se joue de nos perceptions.
Notre nez (et notre esprit) prennent conscience, progressivement, des différentes strates qui composent le jus. Un jus mystérieux et insaisissable, tel le voile d’un rêve qui flotte encore sur notre concience.