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PARFUM DIOR : NOTRE AVIS SUR "OUD ISPAHAN"

AP

A PROPOS

François Demachy, parfumeur de la maison Dior évoque au sujet de ce jus « un palais d’orient …un bois qui brûle » de « l’eau de fleur », une « atmosphère suave ou flottent des odeurs d’encens et de résine »

La note « Oud », extrêmement prisée dans la composition de parfums en Orient, s’est fait depuis maintenant quelques années une place de choix  dans la parfumerie occidentale. De  « M7 » de la maison Yves Saint Laurent (2002) en passant par la parfumerie « de niche »  jusqu’au « collections privées » dont « Oud Ispahan » fait partie.

C’est l’Aquilaria, un arbre tropical essentiellement cultivé au Laos, en Thaïlande,  en Birmanie ou au Vietnam qui donne le fameux « Oud ». Seuls quelques arbres (un sur cent) attaqués par un champignon (le Phialophora parasitica) produiront pour se défendre la précieuse résine qui donnera sa tonalité si spécifique au bois. 

ROSE

La rose d'Ispahan et les collines de Chiraz​

La rose Ispahan est une rose vraisemblablement originaire d’Inde, bien que l’importation se soit faite en Europe depuis la Perse. Issue d’une variété ancienne de « Rosa Damascena » (ou rose de Damas), ses couleurs et son parfum fascinent les artistes. A tel point que Leconte de Lisle lui écrira un poème : « Les Roses d’Ispahan » . L’odeur de la Rose de Damas est volontiers décrite comme très fleurie suave et légèrement sucrée.  Elle se différencie ainsi de sa cousine, la Rose de Mai (ou rose Centifolia) qui possède, elle, une odeur plus miellée avec des tonalités parfois cuirées. 

ROSE
OUD ISPAHAN

La Belle et la bête

Alors, qui de la belle ou de la bête a su dompter l’autre ? Si l’on retrouve bien en note de fond des tonalités boisées et denses proches de celles du bois de Oud, celui-ci a toutefois été dompté, lissé et assagi. Il s’agit d’une interprétation plutôt proprette et légèrement médicinale du bois de Oud, comme on la retrouve fréquemment en parfumerie occidentale. Car ce sont avant tout les notes florales qui sont ici mises à l’honneur. On perçoit,  dès la première pulvérisation,  la qualité des essences utilisées pour le jus. La rose est belle, généreuse et légèrement sirupeuse. Elle imprègne la peau, soutenue par des accents épicés de safran qui viennent en contrepoint.  La tenue est impeccable et l’évolution plutôt linéaire. Pas de surprise de ce côté là. « Oud Ispahan » reflète parfaitement une des tendances lourdes de la décennie qui s’achève. Proposer un parfum d’inspiration orientale avec du Oud sans que celui-ci ne heurte les novices en la « matière ». 

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